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, trad. :
Xavier GlattardLow-Bandwidth X (LBX) prend en compte le fait que de nos jours tout le monde ne travaille pas qu'à une ou deux connexions rapides du serveur sur lequel tournent ses applications.
Le protocole X peut générer un trafic extraordinaire sur votre réseau, en particulier pour des choses apparemment simples telles que la création de nouvelles fenêtres. Quiconque aura essayé d'utiliser X à travers une connexion modem à 28,8 (ou même mieux) vous le dira : créer de nouvelles fenêtres X nécessite une patience à toute épreuve.
Le principe est le suivant : LBX est un système de compression et de cache con�u pour minimiser le trafic X généré entre deux systèmes.
En tant que composant de la publication X11R6.3 du Consortium X datant de décembre 1996, LBX est une authentique extension du protocole X. Pour les utilisateurs de XFree86, cela correspond à XFree86 version 3.3.
Si vous utilisez un modem pour vous connecter à un prestataire de service, et que vous exécutez des applications X sur des machines distantes, l'affichage (variables DISPLAYs) étant dirigé sur votre machine (et vice versa), alors LBX accélérera la connexion. De même, si vous redirigez l'affichage d'autres systèmes à travers des réseaux étendus (d'autres pays, par exemple) ou à travers des connexions lentes, LBX peut vous être utile.
LBX est inutile, naturellement, si vous exécuter des applications localement, ou si vous n'utilisez pas X.
De même, si vous travaillez sur un réseau local rapide, LBX ne vous sera pas d'une grande utilité. Certains disent : "si LBX réduit le trafic réseau, ne pourrait-on pas l'utiliser sur des réseaux locaux rapides ?" On pourrait, si le but est de réduire le trafic sur le réseau. Néanmoins, cela introduirait du cache et de la compression, qui consomment des ressources à chaque extrémités (de la mémoire supplémentaire pour le cache, et du temps CPU pour la décompression). Si votre liaison est plutôt performante, LBX causera sans doute un ralentissement global du réseau.
LBX fonctionne en introduisant un serveur proxy du côté du client, lequel se charge du cache et de la compression. Le serveur X sait que le client utilise un serveur proxy, et décompresse en conséquence.
Voici un exemple de configuration classique pour des clients X distants. Dans la suite, LOCAL représentera toujours la station qui se trouve en face de vous, et dont vous regardez le moniteur, et DISTANT sera la station distante, sur laquelle votre application est exécutée.
DISTANT LOCAL
+-----+ +-----+
| APP |-\ Réseau +-----------+ | |\
+-----+ \-------------------------->| SERVEUR X |=>| ||
+-----+ / (Protocole X) +-----------+ +-----+\
| APP |-/ /_____//
+-----+
Lors de l'utilisation de LBX, un serveur proxy (lbxproxy
) est introduit
du côté distant, et les applications communiquent avec ce processus et non
plus directement avec le serveur LOCAL. Ce processus se charge alors du
cache et de la compression des requêtes X et les transmet. Cela ressemble à
ça :
DISTANT LOCAL
+-----+
+-----+ +-------+ Réseau +-----------+ | |\
| APP |->| PROXY |------------------------>| SERVEUR X |=>| ||
+-----+ +-------+ (LBX/Protocole X) +-----------+ +-----+\
+-----+ / /_____//
| APP |--/
+-----+
Le détail des fonctions de cache et de compression de LBX sort du cadre de ce document.
Vous avez besoin sur votre système LOCAL d'un serveur X compilé avec l'extension LBX. A moins que vous n'ayez explicitement demandé le contraire, les serveurs X11R6.3 incluent automatiquement LBX à la compilation. Par conséquent, tous les serveurs XFree86 3.3 incluent LBX par défaut.
Vous pouvez utiliser la commande xdpyinfo
afin de vérifier si votre
serveur dispose de l'extension LBX : exécutez xdpyinfo
et vérifiez la
liste qui suit "number of extensions" (nombre d'extensions); vous devez
voir "LBX" dans cette liste.
Ensuite, vous avez besoin d'un programme lbxproxy
compilé pour le
système DISTANT. C'est le point le plus délicat. Si le système distant n'est
pas du même type que votre système local, le lbxproxy
de votre système
local ne sera pas bon, évidement.
Malheureusement, aucune distribution de lbxproxy
n'a jamais été
publiée. Par conséquent, vous devez soit (a) obtenir et compiler la majeure partie, sinon
la totalité, de X11R6.3 pour le système distant, soit (b) trouver quelque part
un exécutable lbxproxy
précompilé pour votre système. Cette dernière solution est
naturellement la plus simple.
lbxproxy
est constitué d'un unique fichier exécutable. Aucun
fichier de configuration, de ressources, etc. ne lui est associé.
Le système DISTANT n'a pas besoin d'un nouveau serveur X (dans tous les cas, le système DISTANT n'a besoin d'exécuter aucun serveur X).
L'application que vous voulez exécuter n'a pas besoin d'être liée à une version spéciale de X, ou à une bibliothèque spéciale; j'utilise régulièrement des applications commerciales X11R5 à travers LBX sans aucun souci.
Vous n'avez pas besoin de droits d'accès "root" ou privilégiés sur le
système DISTANT; le processus lbxproxy
utilise vos droits d'accès
normaux. De plus, vous pouvez l'exécuter depuis votre répertoire personnel :
il n'a pas besoin d'être installé à un endroit particulier.
Bon, nous y voilà... après tout, rien de bien compliqué jusqu'à présent. Remplacez dans la suite LOCAL et DISTANT respectivement par les noms d'hôte de votre station locale et du système distant (ne mélangez pas tout!).
Sur LOCAL :
xhost +DISTANT
. Si vous
utilisez xauth
cela risque de ne pas être suffisant; consultez le
manuel xauth(1) pour plus d'informations.
Vous pourriez consulter efficacement le mini howto
Remote X Apps
si vous n'êtes pas familier avec la configuration des
droits d'accès distants sous X.Sur DISTANT :
lbxproxy
en précisant la redirection vers le serveur X
LOCAL, comme cela :
$ lbxproxy -display LOCAL :0 :1 &
Cette commande indique à lbxproxy
d'utiliser l'écran ("display")
:1
sur le système DISTANT; si ce système dispose déjà de plus d'un écran,
vous pouvez choisir :2
, ou n'importe quoi d'autre.
lbxproxy
, au lieu de l'écran habituel :
$ DISPLAY= :1
$ export DISPLAY
Ou, si vous utilisez csh ou un de ses clones :
% setenv DISPLAY :1
xauth
, vous aurez à vérifier que votre "cookie" est
accessible localement. Consultez le mini howto
Remote X Apps pour plus d'informations à ce propos.
Voilà; toute application démarrée vers l'écran :1
utilisera LBX.
Naturellement, il n'y a aucune raison pour que vous ne puissiez pas également
démarrer des applis X vers LOCAL :0
et les utiliser simultanément.
Voici quelques problèmes courants :
lbxproxy
se termine avec l'erreur "access denied" ("accès
refusé").
Cela signifie que le système LOCAL n'accepte pas les connexions en provenance du système DISTANT pour des raisons d'autorisation. Consultez le mini howto Remote X Apps pour plus de détails à ce sujet.
En guise de test simple, essayez de lancer sur DISTANT une appli
simple, comme xclock
, en l'affichant sur le système local, sans
utiliser lbxproxy
:
$ xclock -display LOCAL :0
Si cela ne marche pas, le problème vient de xhost
, ou d'une
simple anomalie de X, pas de LBX.
La seule documentation fournie avec une distribution X standard est probablement la page de manuel de lbxproxy(1).
Si vous pouvez consulter l'arborescence des sources de X, de très intéressantes informations sont disponibles là :
xc/doc/specs/Xext/lbx.mif
(Framemaker MIF)xc/doc/hardcopy/Xext/lbx.PS.Z
(Postscript compressé)xc/doc/hardcopy/Xext/lbxTOC.html
(HTML)Une discussion plus précise à propos des algorithmes spécifiques à LBX est disponible là :
xc/doc/specs/Xext/lbxalg.mif
(Framemaker MIF)xc/doc/specs/Xext/lbxalg.PS.Z
(Postscript compressé)Si vous n'avez pas accès à l'arborescence des sources de X11, vous pouvez obtenir ces fichiers depuis le site FTP du Consortium X.
Si, pour quelque raison, vous n'aimez pas lbxproxy
: vous n'êtes pas
satisfait des performances, ou bien ça ne marche pas pour vous, ou vous ne voulez pas
vous casser la tête à créer un lbxproxy pour le système distant, ou
encore vous
avez tout simplement envie d'essayer d'autres solutions, alors il existe au
moins un autre kit de compression du protocole X (quelqu'un en connaît
d'autres?)
dxpc
(Differential X Protocol Compressor, Compresseur Différentiel de protocole
X) fonctionne pour l'essentiel de la même manière que LBX. Cependant, afin
d'éviter d'avoir à implémenter une extension X et à modifier le code du
serveur X, dxpc
utilise deux proxys : le premier s'exécute sur le système
DISTANT, comme lbxproxy
, et l'autre s'exécute sur l'hôte LOCAL.
Le proxy de l'hôte DISTANT intervient dans la communication entre les clients X et le proxy de l'hôte LOCAL, tandis que le proxy de l'hôte LOCAL intervient dans la communication entre le serveur X et le proxy de l'hôte DISTANT.
Ainsi, à la fois pour les clients X et pour le serveur X, cela ressemble à une connexion X normale.
lbxproxy
.
Le code source de dxpc est disponible à ftp.x.org.
Une page web sur dxpc donne beaucoup d'informations intéressantes, y compris des liens vers la liste de diffusion dxpc, un accès au code source, et un certain nombre d'exécutables précompilés pour différentes plates-formes :
http://ccwf.cc.utexas.edu/~zvonler/dxpc/
Ken Chase <[email protected]>
précise que
ssh
peut
être utilisé pour la compression. Bien que sa principale fonction soit de
sécuriser, il compresse également les données qu'il envoie.
Ainsi, si vous utilisez X à travers une connexion ssh
, vous obtiendrez
automatiquement un certain taux de compression.
Je ne sais pas. LBX et dxpc
apportent certainement tous les deux une
meilleure compression que ssh
. Bien sûr, ssh
a pour lui l'avantage
de la sécurisation. Et bien sûr, il n'y a aucune raison pour que vous ne
puissiez pas utiliser à la fois ssh
et l'un des deux autres, afin
d'obtenir une bonne compression et une sécurisation.
Il ne devrait pas être très difficile de réaliser un test comparatif de ces différentes solutions, afin de disposer de mesures statistiques et subjectives des performances. Mais je ne l'ai pas fait, et je ne connais personne qui l'ait fait.